dimanche 1 décembre 2013

Je propose LA JOIE pour évangéliser

J'ai entendu dire qu'avant,  l'Église était le centre communautaire des paroisses . J'ai entendu dire qu'il fallait faire quelque chose...  J'ai entendu notre bien-aimé pape François nous dire qu'il fallait cesser d'être des Chrétiens de salon, qu'il faut désormais nous montrer au grand jour, être DANS le monde. 

Je veux mettre ma foi au service de ceux qui souffrent. À une époque où une charte des "valeurs Québecoises" nous pend au bout du nez, je constate que ces dites "valeurs Québecoises" sont, en fait, des valeurs chrétiennes. Je me suis rendu compte que ces valeurs chrétiennes sont partagées par d'autres personnes dans l’Église qui les amènent à poser des actions et qu'en nous mettant ensemble nous pouvions bâtir une société plus juste, plus sensible au spirituel. Je me promène de paroisse en paroisse pour appuyer des initiatives locales, pour faire partie d'organismes et aider des paroisses à continuer de témoigner que l'exemple du Christ est le chemin pour parvenir au bonheur et à la plénitude.

J'ai proposé à ma paroisse d'organiser un spectacle d'humour comme moyen de financement pour que nous ayons l'occasion d'emmener dans notre église des gens qui ne fréquentent pas nécessairement l'Église.  Je pense à mon frère, à mes cousins, cousines, vos petits-enfants... Je veux leur montrer que l'Église,  ce n'est pas uniquement que de venir à la messe. L'Église, c'est les gens, le peuple de Dieu uni dans Jésus. C'est la joie d'être ensemble, de partager et d'échanger nos intentions de prière.

Le spectacle d'humour sera donné par des jeunes humoristes professionnels qui sont diplômés de l'école nationale. Ce sera de l'humour propre...

J'ai fondé une entreprise qui se consacre à aider des gens qui aident des gens: www.gestiongaia.com  

https://www.facebook.com/events/408526292606141/


samedi 2 novembre 2013

Mon Credo

Je crois en Dieu, l'impulsion qui a donné vie à tout l'univers. Je crois en son Esprit vivant en chacun de nous et qui nous inspire et nous attire à l'Amour des autres, de soi et de la nature. Je crois en Jésus, l'Emmanuel, Dieu parmi nous, Dieu fait chair, signe de l'amour de Dieu pour les petits humains que nous sommes. Je crois qu'il a vécu et qu'il est mort à cause de la méchanceté des hommes. Qu'il est ressuscité quelques jours après (est-ce vraiment 3 ou 40, on s'en fout) et que nous ressusciterons à notre tour le jour venu pour connaître la Vraie Vie.
 
Je crois en l'Amour, la charité, la compassion, le pardon.
 
Pour moi l’Église c’est le peuple des croyants dirigé par les apôtres eux mêmes, désignés par le Chhrist de génération en génération.
 
Je vis ma foi en me penchant vers les plus démunis, vers les souffrants. En leur apportant une aide qui, sans la foi, ne me viendrait jamais à l'idée. J'aime être déstabilisé. À l'image de Saint-François, embrasser un lépreux, côtoyer la misère pour mieux voir la grandeur de l'amour de Dieu. En priant, en me joignant à d'autres croyants, car plus on est de gens à prier pour la même chose, plus cette prière soufflera le changement voulu. Et finalement, je vis ma foi en participant à l'Eucharistie, pain de vie qui nourrit ma foi et me donne la force de continuer, de persévérer.

vendredi 16 août 2013

Intelligent design? (!)



Lorsque j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais et je raisonnais en enfant. Une fois devenu homme, je me suis défait de ce qui est propre à l’enfant. (1 Corinthiens 13:11)

Des fois je regarde chanceler ma fille qui commence à se tenir
sur ses jambes et je me dis: "elle va tomber dans quelques secondes, elle va se casser la figure..." Pourquoi je n'interviens pas? Parce que je sais que le danger auquel elle fait face est minime. Elle va, bien sûr, se faire mal, pleurer de douleur et de désespoir. Elle va tendre les bras en espérant que je vienne la consoler, la secourir. Et je vais la prendre en rigolant, en trouvant sa réaction exagérée compte tenu du fait qu'elle n'a rien de cassé. Pourtant, sa douleur est réelle, son besoin d'être consolée est urgent. Mais dans l'ensemble de ce que je connais de la vie, je sais que ce n'est rien. Faut la voir pleurer de désespoir quand ma femme la dépose sur le plancher pendant qu'elle prépare le repas. C'est comme si elle l'avait abandonnée! Ma fille se sent seule, elle ne voit pas le moment (voire le jour, l'année!) où sa maman la reprendra dans ses bras. Pourtant, sa maman n'est qu'à quelques pas d'elle! Nous avons essayé d'éliminer tous les risques pour elle: barrières devant les escaliers, "couvercles" devant les prises électriques, etc. Pourtant, nous savons qu'elle n'est pas à l'abri des accidents. Nous avons beau lui répéter: "Ne mets pas ça dans ta bouche", nous savons bien qu'elle peut toujours s'étouffer avec un rien: bout de ficelle, bouchon de bouteille d'eau tombé, etc. S'il lui arrivait un accident, serions-nous responsable d'avoir mis un bout de ficelle sur son chemin? Malheureusement, nous avons beau vouloir lui donner un environnement sécuritaire, rien ne sera parfait. Il nous faut être vigilants.

Il faut cesser de raisonner comme des enfants. Il faut apprendre à faire confiance à notre papa là-haut qui sait toute chose et nous dit de lui faire confiance. Que notre douleur et nos souffrances sont bien minimes par rapport au bien-être qu'il nous promet. La foi, c'est ça. C'est espérer, avoir confiance que ce que je vois n'est qu'une partie d'une réalité beaucoup plus vaste et profonde que ce que je peux imaginer. C'est essayer d'être dans cette joie parfaite, maintenant.

samedi 13 avril 2013

Fête des Pères 2012

Fête des Pères 2012

Paroisse St-Enfant-Jésus, Église Saint-Marcel

Quand Père Guy m'a demandé de faire un témoignage à la fête des pères, évidemment cela m'a gêné... De quoi allais-je bien pouvoir parler? Décrire ma vision de la paternité serait un peu trop long et difficile. En fait, ma vision est à construire puisque je n'ai que 2 ans d'expérience...

Je vais donc vous parler de Julie, de la joie que je ressens d'être son papa. Ce n'est pas parce que c'est ma fille, mais Julie est vraiment extraordinaire. Dès que j'ai entendu son petit cœur battre dans le ventre de Chantal, je suis tombé en amour avec elle. Mais c'est à sa naissance que j'ai compris le miracle de la vie! Ce petit trésor m'a fait comprendre, un peu, la grandeur de notre Dieu! Mon épouse Chantal et moi n'y étions que pour peu de choses dans la beauté et la perfection de cette enfant! Elle a son petit caractère bien à elle; elle déteste qu'on lui tienne les mains et ce, depuis le jour de sa naissance. Ce jour là, je croyais que mon cœur lâcherait , tellement le flux d'amour était intense! Je brûlais d'amour pour ma femme qui venait d'accomplir une tâche si importante que Dieu a jugé que seules les femmes pouvaient la supporter... Je brûlais d'amour pour mon enfant. Et je brûlais d'amour pour Dieu. C'est vraiment à ce moment là que je feu de ma foi a rejailli de ses cendres et que j'ai trouvé que je devais le remercier à tous les jours pour sa bonté envers moi et ma famille et pour lui rendre gloire pour sa toute-puissance. Je vois maintenant la perfection de son œuvre en toute chose en tous les humains.

Et je parle souvent de Jésus avec Julie. C'est beau de voir l'innocence et la pureté du cœur d'un enfant. Le soir avant de se coucher, elle fait son signe de croix et nous disons un Notre Père et un Je vous salue Marie. Elle la connaît presque par cœur, à seulement 2 ans! Quand on lui montre des photos de son baptême, elle nous dit que cette photo a été prise le jour où elle est devenue l'amie de Jésus. Elle en parle souvent et elle adore prier. Un ami très cher lui a récemment offert un petit livre sur Marie et je pense qu'elle le lit pratiquement à tous les jours. Elle adore venir à la messe pour prier le petit Jésus. Même si elle semble trouver la messe longue des fois, je suis sûr qu'elle vient y trouver une présence, une certaine communion. Les voies du Seigneur sont impénétrables, je ne peux pas savoir ce qui se passe entre elle et Lui. Mais je vous assure qu'il se passe quelque chose.

Pour terminer, je vous demande de prier pour notre deuxième enfant. Nous saurons demain si c'est un garçon ou une fille. Priez avec nous pour qu'il soit en santé et qu'il aime autant le bon Dieu.

Que Dieu bénisse les papas! Bénies aussi soient les mamans, qui nous guident à devenir de bons papas. Et rendons grâces à Dieu pour nos enfants qui nous amènent plus près de Son Amour!

Mathieu Binette.

samedi 16 mars 2013

Va et ne pèche plus

Ce matin je lisais le commentaire de l'évangile de ce dimanche de la part du Père Pascal Montavit sur le site News.va. Voici 'extrait dont j'ai envie de vous parler: "Mais Jésus doit encore libérer la femme adultère d’elle-même, de sa propre faute. Il lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus » (Jn 8,11). Il lui donne donc une parole de vie en lui indiquant le chemin à parcourir. Il lui fait confiance. Cette parole de miséricorde qui croit au repentir de l’homme et en sa capacité à se convertir est une parole de résurrection. La femme adultère la reçoit alors qu’elle n’osait même pas la demander. Mais Dieu la lui donne et lui offre ainsi un retour à la vie."

Dieu lui donne et lui offre ainsi un retour à la vie. Pour moi, c'est ici que la nouvelle vie de ce couple adultère commence. Je les vois, elle rentrant à la maison, pleine de regret mais pleine de joie. Je pense à son mari, cocufié. Et lui, comment réagira-t-il à cet événement?  Saura-t-il pardonner à sa femme aussi facilement que l'a fait Jésus? Pour Jésus, c'est facile: c'est le Bon Dieu en personne. Mais cet homme devra apprendre à refaire confiance. Il devra remettre l'amour au centre de son couple. La femme adultère devra retrouver cet amour perdu. Elle devra mettre une croix sur son désir de l'autre homme. Cet autre homme qui lui, n'a pas été condamné car dans la loi Juive, s'il n'est pas marié à ce moment il n'a rien à se reprocher.

Jésus, à l'image de son Père, n'est qu'amour, pardon et rédemption. Il place l'amour au centre de notre vie. En allant à sa rencontre il nous donne une vie nouvelle.

Je lis ça, et je me dis que grâce à mon baptême, j'ai l'opportunité de faire de mes manquements une semence pour l'amour. Je vous rappelle que je suis marié et père de 2 petites filles. Les occasions sont nombreuses pour me renouveler...

jeudi 14 mars 2013

Grande Joie!

Ce matin, j'avais beaucoup de difficulté à me sortir du lit. Mais une fois levé, j'étais habité par une grande joie. Je rendais grâce à Dieu presqu'au delà de ma pensée. J'avais la tête endormie mais le coeur heureux. Nous avons un nouveau pape. Nous l'appellerons François. Comme François d'Assise, le poverello. Le nom nous en dit déjà un peu sur sa personnalité. Je l'ai trouvé beau. Je l'ai trouvé calme. Surtout, je l'ai trouvé humble. Il a demandé de prier pour lui. Sachez, Saint Père, que nous prions déjà pour vous depuis fort longtemps!

Toujours est-il que cette joie ne s'expliquait pas seulement par la nomination de François 1er. J'avais dans la tête une vieille chanson: "Si je n'ai pas l'Amour", chanson que j'ai entendu pour la première fois à mon mariage. Elle raisonnait du plus profond de moi. Je n'ai pas pu la retenir. Il fallait que je l'entende. Grâce à YouTube, c'est maintenant très facile d'entendre la chanson que nous voulons au moment que nous voulons. Je vous partage la version suivante. Les images sont vieilles, mais la voix est magnifique et c'est la meilleure version que j'ai pu trouver au coeur de ma routine matinale, avant de partir pour le bureau...


 Lettre de Paul aux Corinthiens, chapitre 13

1 Si je parle les langues des hommes, et même celles des anges, mais que je n'ai pas l'amour, je suis un cuivre qui résonne ou une cymbale qui retentit.
2 Si j'ai le don de prophétie, la compréhension de tous les mystères et toute la connaissance, si j'ai même toute la foi jusqu'à transporter des montagnes, mais que je n'ai pas l'amour, je ne suis rien.
3 Et si je distribue tous mes biens aux pauvres, si même je livre mon corps aux flammes, mais que je n'ai pas l'amour, cela ne me sert à rien.
4 L'amour est patient, il est plein de bonté; l'amour n'est pas envieux; l'amour ne se vante pas, il ne s'enfle pas d'orgueil,
5 il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche pas son intérêt, il ne s'irrite pas, il ne soupçonne pas le mal,
6 il ne se réjouit pas de l'injustice, mais il se réjouit de la vérité;
7 il pardonne tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout.
8 L'amour ne meurt jamais. Les prophéties disparaîtront, les langues cesseront, la connaissance disparaîtra.
9 En effet, nous connaissons partiellement et nous prophétisons partiellement,
10 mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est partiel disparaîtra.
11 Lorsque j'étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant; lorsque je suis devenu un homme, j'ai mis fin à ce qui était de l'enfant.
12 Aujourd'hui nous voyons au moyen d'un miroir, de manière peu claire, mais alors nous verrons face à face; aujourd'hui je connais partiellement, mais alors je connaîtrai complètement, tout comme j'ai été connu.
13 Maintenant donc ces trois choses restent: la foi, l'espérance, l'amour; mais la plus grande des trois, c'est l'amour.

vendredi 8 mars 2013

Victimes de prêtres pédophiles

L'expression me rend mal à l'aise.  Un pédophile est un adulte ayant, ou tentant d'avoir une relation ou des contacts sexuels avec un enfant pré-pubère.  Ce comportement déviant est généralement posé par un adulte en qui les parents de l'enfant mettent leur confiance. Or, a-t-on déjà entendu parler d'une association promouvant les intérêts de victimes de "professeurs pédophiles"? Ou de médecins pédophiles? 

Je peux comprendre (et j'exige) que l'on demande à nos prêtres d'avoir un sens moral plus élevé que la moyenne des ours.  Ces gestes sont inacceptables de la part de n'importe quel membre de la société.  Que demanderait-on à un gouvernement qui apprendrait qu'un de ses membres avait commis un acte ignoble? J'imagine que ce gouvernement demanderait immédiatement à son ministre de se retirer, de démissionner.  N'est-ce pas ce qu'a fait le cardinal Ouellet dans le cas du cardinal O'Brien?

Je n'accepterai jamais que l'Eglise tente de camoufler les actes ignobles d'un membre du clergé. Je m'attends à ce qu'elle encourage ce membre à faire face à la justice. Je m'attendrais même à ce que le citoyen membre du clergé dénonce à la police un collègue déviant.  Mais je n'aime pas l'expression "victimes de prêtres pédophiles". Victime de pédophilie,  ok. Mais on ne peut associer l'occupation "professionnelle", ou dans ce cas vocationnelle, à la pédophilie.  Je trouve cela injuste pour tous les membres du clergé.

mercredi 6 mars 2013

Réponse à Patrick Lagacé

Patrick Lagacé est un journaliste bien connu à Montréal. Il a co-animé durant plusieurs années l'émission "Les franc-tireurs" à Télé-Québec, la télévision d'état Québecoise. Il écrit dans La Presse, le journal le quotidien canadien de langue française le plus prestigieux et le plus ancien en Amérique du Nord. Je préciserai ici que M. Lagacé s'est annoncé plusieurs fois comme athée.

Je vais répondre ici à un billet publié sur son blogue ce matin. Mes réponses figurent en bleu.


Pour un ou une journaliste, Marc Ouellet est un sujet fascinant. L'homme, d'abord, a multiplié les déclarations sévères à l'égard de ce Québec qui lui déplaisait manifestement, lors de son bref passage parmi nous. Le Québec me déplaît tout autant. Si j'avais le choix, je partirais loin d'ici. Je choisirais l'Amérique du Sud, là où il fait chaud et où les liens sociaux ne se basent pas autant sur la consommation qu'ici. Un Québec que j'aime de moins en moins à cause de journalistes comme vous, qui font l'opinion, et qui se permettent de jeter leur fiel sur une institution dont ils ne font pas partie. Je ne vous entend pas juger les moeurs de l'Islam et du Judaïsme aussi sévèrement que vous pouvez le faire avec l'Église Catholique.
Le religieux, ensuite, représente une institution rétrograde qui pourfend officiellement les homosexuels, l'avortement et la contraception.
J'ai vécu récemment une situation où mon frère a été refusé comme parrain de ma fille par l'Église parce qu'il est homosexuel. J'ai beaucoup souffert de ce que j'ai considéré comme un rejet. Puis, j'ai cherché ce que disait l'Église sur l'homosexualité. J'ai fini par comprendre (je vais certainement écrire un billet prochainement sur ce sujet ici dans ce blogue) que l'Église ne pourfend pas les homosexuels. Elle propose la chasteté à tous ses membres, qu'ils soient célibataires, mariés, homosexuels ou pédophiles. Elle voit la sexualité non pas comme un droit de consommer le corps d'un autre être humain, mais comme un lien sacré qui unit en communion un homme et une femme mariés. Quant à l'avortement, d'autres hommes et femmes défendront la vie jusqu'à leur propre mort, et pas seulement des catholiques. C'est une question de point de vue, que vous ne partagez pas. Peut-être un jour comprendrez-vous que ces personnes considèrent les embryons comme des êtres humains ayant droit à la vie. En attendant, pouvons-nous respecter le point de vue de l'autre? Et finalement, concernant la contraception, l'Église n'est pas contre une certaine forme de contrôle des naissances. Elle est d'accord avec un contrôle naturel des naissances. Pas avec des moyens chimiques ou mécaniques. Souvenez-vous encore de la vision de l'Église à propos de la chasteté... Et pas en supprimant la vie qui s'est frayé un passage.  Parlez-en aux parents infertiles qui donneraient tout pour que cette grâce d'une grossesse leur arrive.

Voici un homme qui a rappelé qu'une femme ne doit jamais se faire avorter, même en cas de viol. Voici un homme qui a sommairement et stupidement réduit un profond débat sur la fin de vie à «une culture de mort». Encore une fois, si vous considérez qu'on peut, sous certaines conditions, mettre fin à la vie de certaines personnes, cette position vous revient. Mais est-ce être complètement d'un autre siècle que de soulever des interrogations éthiques à ce sujet? Peut-on trouver que ce serait ouvrir une porte à des meurtres déguisés que de permettre le suicide assisté, voire l'euthanasie? Est-ce une position d'extrême droite inacceptable à vos yeux?
  Voici un homme totalement divorcé du réel, tel qu'il se vit au XXIe siècle au Québec. Je vous répondrai par un extrait de la lettre de Saint Paul aux romains: « [...] Ne prenez pas pour modèle le monde présent, mais transformez-vous en renouvelant votre façon de penser pour savoir reconnaître quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait. » (Rom 12, 1-2)


Voici un membre haut placé d'un Vatican qui pourfend les homosexuels et le mariage entre personnes du même sexe. Encore une fois, vous demandez à une Église, dont vous ne faites pas partie de reconnaître le mariage homosexuel. L'Église ne s'oppose pas au mariage civil, mais le mariage entre deux personnes du même sexe ne cadre pas dans la mission du mariage catholique, qui est de donner des fruits (entendre des enfants).  Ce membre de haut rang aurait manoeuvré en coulisse pour écarter un cardinal écossais accusé d'inconduite sexuelle... Auriez-vous préféré qu'il le garde dans la curie...? Je ne comprends pas la logique d'accuser le cardinal d'avoir fait son travail. Alors que son propre frère a été reconnu coupable d'actes de pédophilie. Où est le lien?

Bref, Mgr Ouellet, maintenant qu'il est papabile, est un sujet encore plus fascinant à interviewer. Il pourrait devenir le chef des catholiques du monde entier. Ses vues pourraient avoir un effet sur des millions de personnes.
Pour toutes ces raisons, j'ai haï l'entrevue de Céline Galipeau, chef d'antenne du Téléjournal, avec Ouellet, lundi soir. Quand on prend la peine de mentionner que plus d'une centaine de médias désiraient une entrevue avec lui, quand on n'a que 23 questions à lui poser, c'est du gaspillage que de ne pas le décoiffer un peu avec des questions qui dérangent.
J'ai beau relire les 23 questions de Galipeau, je n'en vois que des mièvres et des tièdes. La plus difficile fut probablement: «Le prochain pape va avoir de gros défis devant lui, qu'on pense à tous ces scandales sexuels, aux problèmes qu'il semble y avoir au Vatican, on a vu ces allégations de scandales financiers, sexuels... C'est énorme quand même, non?»
Wow, tu parles d'une question qui tue, toi.
Mais il est vrai que Céline Galipeau a abordé avec Ouellet ce qu'elle a elle-même qualifié de «question sociale»...
En entendant «question sociale», je m'attendais à une question sur les vues de l'Église touchant l'ordination des femmes, En quoi en avez-vous à cirer que des femmes soient ordonnées prêtres? Vous dites ne pas être Catholique!  le droit à l'avortement, la fin de la condamnation de l'homosexualité, le port du condom...
Non. Rien, absolument rien de cela.
Céline Galipeau... (Archives La Presse) - image 2.0
Céline Galipeau
Archives La Presse
On a eu droit à ceci: «Je pense juste à une question, les couples divorcés, les catholiques ne peuvent pas se remarier à l'Église... C'est dur, pour les catholiques, alors est-ce que c'est le temps pour l'Église de s'ouvrir à quelque chose de nouveau, à avancer dans ces questions-là?»
À ce moment-là, j'ai échappé un juron référant à cette petite armoire qui abrite le ciboire. À ce moment-là, j'ai compris pourquoi Ouellet n'a jamais perdu son sourire béat.
Vraiment, Céline? De toutes les «questions sociales» qu'on puisse lancer à la gueule du peut-être futur pape, celle qui vous sautait aux yeux comme étant la plus pertinente était la «brûlante» question du remariage des catholiques?
Puis-je rappeler que le journalisme est à peu près incompatible avec la génuflexion? L'entrevue a été à ce point mièvre que j'ai demandé à Radio-Canada si le cardinal Ouellet avait exigé de ne pas se faire poser certaines questions comme condition préalable à l'entrevue. Réponse: non.
Eh bien... c'est pire!
Il ne manque pourtant pas de bons interviewers à la société d'État. Je pense à Anne-Marie Dussault, par exemple. Mais être lecteur, ou lectrice de nouvelles, ça ne fait pas de soi un bon interviewer. Même si on vous affuble du titre pompeux de «chef d'antenne».
Quand Mme Galipeau a hérité en permanence du poste de chef d'antenne du Téléjournal, sa nomination a été accueillie comme une avancée pour les femmes. Et c'est une avancée, en effet. J'en suis.
Mais c'est ici que le bât blesse: plusieurs des positions arriérées de l'Église catholique touchent les femmes au premier chef. Surtout dans des pays en voie de développement, où les diktats de l'Église ont encore beaucoup de poids. L'avortement, la contraception: ce sont les femmes qui écopent quand les intégristes comme Ouellet et ses sbires imposent leurs vues sur ces sujets. Et là, une femme a la chance d'interviewer un obscurantiste comme Ouellet, un obscurantiste qui pourrait fort bien devenir pape, et elle lui demande quoi?
Elle lui demande s'il était ému quand il a vu le pape quitter le Vatican. Elle lui demande si c'est la fin des pontificats à vie. Elle lui demande s'il tweete.
Tab...

Vous avez bien l'air d'un intégriste vous-même. Il ne semble pas y avoir beaucoup de place pour la nuance dans votre discours. Votre fermeture à l'égard de l'Église est inquiétante.

Puis-je me permettre de vous dire, pour finir, que Jésus et son Père, Dieu lui-même, vous aime? Il vous pardonne votre manque d'ouverture et les Catholiques aussi, vous pardonnent. Comme j'aimerais avoir un débat sain avec vous! Mais pour cela, il faudrait que vous reconnaissiez l'existence de Dieu.